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Iannis Xenakis

03/03/23

par :

Alice Laurier

entreprit de se raconter lui-mĂȘme. Ce projet ne dĂ©passa malheureusement pas le statut d’esquisse. Ce texte, toutefois riche et intime, est accessible ci-dessous

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1922

29 mai : naissance Ă  BraĂŻla, en Roumanie, de Iannis au foyer de Clearchos Xenakis et Photini Pavlou, des Grecs de la diaspora (la date de naissance est cependant incertaine : il pourrait s’agir du 1er mai et, pour l’annĂ©e, de 1921). Il est l’aĂźnĂ© de deux autres garçons, Cosmas et Jason dont l’un deviendra peintre et l’autre professeur de philosophie aux États-Unis.
Son pĂšre, fils d’un cultivateur d’EubĂ©e, dirige une agence anglaise d’import-export : sa mĂšre, bonne pianiste, parle couramment le français et l’allemand. Elle fait cadeau d’une flĂ»te Ă  son fils et souhaite qu’il fasse de la musique.

1927

Sa mÚre, enceinte contracte la rougeole et meurt aprÚs avoir mis au monde une petite fille qui ne survit pas. Les enfants sont élevés par trois gouvernantes : une française, une anglaise et une allemande.

1932

Iannis quitte la Roumanie pour la GrĂšce : son pĂšre l’envoie au collĂšge grĂ©co-anglais de l’üle de SpetsaĂŻ. A l’éveil du goĂ»t de l’adolescent pour les mathĂ©matiques et la littĂ©rature grecque et Ă©trangĂšre s’ajoute la dĂ©couverte de la musique.

1938

automne : part Ă  AthĂšnes, en classe prĂ©paratoire au concours d’entrĂ©e au Polytechnio (École Polytechnique d’AthĂšnes).
Xenakis commence à composer et prend des leçons d’analyse, harmonie et contrepoint avec Aristote Koundourov.
Il rĂ©alise une transcription gĂ©omĂ©trique d’Ɠuvres de Bach.

1940

Il rĂ©ussit le concours d’entrĂ©e Ă  l’École Polytechnique d’AthĂšnes, mais le jour de la rentrĂ©e, le 28 octobre, les troupes de Mussolini envahissent la GrĂšce et l’École doit fermer. Elle rouvrira puis fermera Ă  plusieurs reprises.

1941

Xenakis s’engage dans la RĂ©sistance, d’abord dans un parti de droite, puis il rejoint l’EAM (Parti Communiste) : il est au premier rang des grandes manifestations populaires contre l’occupant. Il est plusieurs fois emprisonnĂ©, par les Italiens, puis par les Allemands.

citĂ© par Nouritza Matossian, Iannis Xenakis, Fayard, p. 17-18.« Je suis entrĂ© en contact avec les partis communiste et socialiste et leurs idĂ©es. (
) je me suis aperçu que la rĂ©sistance de droite ne servait Ă  rien. Les communistes mettaient en question des affaires sociales, les causes de la guerre ; ils exerçaient contre les Allemands une action plus efficace. Nous organisions d’énormes manifestations de masse contre les nazis, oĂč les gens descendaient dans la rue par centaines de milliers. Nulle part ailleurs en Europe, il n’y avait de manifestations populaires d’une pareille ampleur. Â»

Ses livres de référence sont à la fois Platon, Marx et Lénine.

1944

12 octobre : les Allemands évacuent la GrÚce.

5 dĂ©cembre : l’armĂ©e britannique instaure la loi martiale. Xenakis s’engage dans un bataillon Ă©tudiant de l’EPON : il commande la compagnie “Lord Byron”.

1945

1er janvier : un obus anglais frappe l’immeuble qu’il dĂ©fend avec deux autres camarades ; Xenakis reçoit un Ă©clat en plein visage, qui lui dĂ©fonce la mĂąchoire et lui crĂšve l’oeil gauche. LaissĂ© pour mort, il est transportĂ© par son pĂšre Ă  l’hĂŽpital oĂč il subit de nombreuses interventions chirurgicales.

mars : sort de l’hĂŽpital et reprend ses Ă©tudes tout en menant une activitĂ© politique clandestine.

1947

juillet : Xenakis passe avec succĂšs ses examens de sortie de l’Ecole Polytechnique d’AthĂšnes malgrĂ© sa vie semi-clandestine.

septembre : grĂące Ă  un faux passeport obtenu par son pĂšre, Xenakis rĂ©ussit, sous le nom de Konstantin Kastrounis, Ă  embarquer sur un cargo en partance pour l’Italie.
DĂ©sireux de se rendre aux États-Unis, il dĂ©cide de passer par Paris. Avec l’aide de communistes italiens, il passe illicitement la frontiĂšre Ă  Vintimille le 11 novembre.
En GrĂšce, il est condamnĂ© Ă  mort pour terrorisme politique : son pĂšre et son frĂšre sont emprisonnĂ©s.

dĂ©cembre : Xenakis entre Ă  l’Atelier Le Corbusier comme ingĂ©nieur, sur la recommandation de l’architecte Georges Candilis.
Il y participe entre autres aux travaux pour le stade de Firminy, l’école maternelle sur le toit-terrasse de l’UnitĂ© d’habitation de Nantes, le Pavillon du BrĂ©sil Ă  la CitĂ© Universitaire de Paris, le Parlement de Chandigarh, et surtout le Couvent de la Tourette et le Pavillon Philips.

1949

Xenakis cherche Ă  Ă©tudier la composition avec diffĂ©rents professeurs : Honegger Ă  l’École Normale de Musique, puis Milhaud qui le remplace.

“Si Dieu existait, il serait bricoleur”, Le Monde de la Musique n°11, mai 1979, p.93« Ce qui a surtout comptĂ©, c’est l’engueulade que j’ai eue avec Honegger. (
) Je lui ai montrĂ© une partition. Il l’a jouĂ©e. Il m’a dit :
– Là, vous avez des quintes parallùles.
– Oui, mais ça me plaüt.
– Et là, des octaves parallùles.
– Oui, mais ça me plaüt.
– Tout ça, ce n’est pas de la musique, sauf les trois premiùres, et encore

(
) Alors j’ai quittĂ© Honegger. Ça m’a endurci. J’ai compris que je ne devais plus chercher auprĂšs de quiconque ce qui existait en moi-mĂȘme. Â»

Nadia Boulanger se dĂ©clare trop vieille pour reprendre les bases d’harmonie et contrepoint avec lui. Elle lui conseille de s’adresser Ă  Annette DieudonnĂ© qui l’incite Ă  aller voir Messiaen.

1949-1952

Xenakis écrit 24 piÚces (dont le catalogue a été établi par François-Bernard Mùche), essentiellement pour piano seul, ou bien pour voix et piano.

1950

Rencontre Françoise lors d’un düner avec des amis.

1951

Il se prĂ©sente Ă  Messiaen avec une lettre de recommandation d’Annette DieudonnĂ©.
Messiaen l’accepte comme auditeur libre dans sa classe, que Xenakis suit, plus ou moins rĂ©guliĂšrement durant les annĂ©es acadĂ©miques 1951-52 Ă  1953-54.

En GrÚce, il est condamné à dix ans de prison pour désertion.

1953

À la demande de Le Corbusier, Xenakis organise pour le CongrĂšs International d’Architecture Moderne (CIAM) un “concert spatialisĂ©â€ sur le toit de l’unitĂ© d’habitation de Marseille, avec trois sortes de musique en trois points diffĂ©rents de la terrasse (musique concrĂšte, musique traditionnelle de l’Inde et du Japon, jazz).

aoĂ»t : La Colombe de la paix est jouĂ©e au « QuatriĂšme Festival mondial de la jeunesse pour la paix et l’amitiĂ© Â» de Bucarest.

Il se lance dans la composition du tryptique des Anastenaria dont il n’achĂšvera que deux volets : Procession vers les eaux claires (achevĂ© dĂ©but 53), Le Sacrifice (Ă©tĂ© 53).

3 dĂ©cembre : mariage avec Françoise.

1954

Le Corbusier l’associe comme principal collaborateur au projet du Couvent de la Tourette à Éveux-sur-l’Arbesle, dont il a reçu commande deux ans auparavant. Xenakis y travaillera jusqu’en 1957 :

Balint Varga, Conversations with Xenakis, p. 23« La forme gĂ©nĂ©rale est de Le Corbusier, tandis que la structure interne a Ă©tĂ© conçue par moi-mĂȘme, Ă  partir de discussions avec les moines. (
) les pans de verre sous l’alignement des cellules sont quasi exclusivement mon Ɠuvre. Il en va de mĂȘme pour les chapelles rondes et les “canons de lumiĂšre” qui en sortent. Je les ai orientĂ©s de maniĂšre Ă  capter la lumiĂšre du soleil Ă  l’équinoxe. Â»

Xenakis dĂ©ploie sur la façade Ouest la triple rangĂ©e des fameux « pans de verre ondulatoires Â» :

Le Corbusier, Modulor 2, p. 340« Les Ă©lĂ©ments sont confrontĂ©s, par masses, dans les deux directions cartĂ©siennes horizontale et verticale. Horizontalement, on obtient des variations de densitĂ©s des membrures d’une façon continue, Ă  la maniĂšre des ondulations des milieux Ă©lastiques. Verticalement, on crĂ©e un contrepoint harmonique de densitĂ©s variables. Â»

Il travaille à la composition de Metastasis dont il conçoit graphiquement les textures de glissandi du début et de la fin.

23 septembre 54 : Xenakis rĂ©ussit Ă  obtenir un rendez-vous avec Schaeffer, grĂące Ă  l’appui de Messiaen :

Lettre d’Olivier Messiaen Ă  Pierre Schaeffer, 6 juillet 1954« Je vous recommande trĂšs spĂ©cialement mon Ă©lĂšve et ami Iannis Xenakis, qui est Grec et trĂšs extraordinairement douĂ© pour la musique et le rythme. Il m’a montrĂ© tout derniĂšrement une partition assez volumineuse intitulĂ©e les Sacrifices (
) dont l’esprit de recherche rythmique m’a sĂ©duit dĂšs l’abord et qui est de valeur Ă  vous intĂ©resser (
). Si vous pouvez faire jouer cette Ɠuvre, ceci sera pour lui une grande joie et une occasion de progrĂšs. D’autre part, il est dĂ©sireux de faire de la musique concrĂšte. Il pourrait devenir un de vos prĂ©cieux collaborateurs. Â»

Schaeffer demande Ă  Pierre Henry d’examiner la partition du Sacrifice : celui-ci la montre Ă  Scherchen lors des rĂ©pĂ©titions de DĂ©serts de VarĂšse, rĂ©pĂ©titions auxquelles Xenakis assiste. AprĂšs lui avoir dĂ©clarĂ© qu’il ne jouerait pas Le Sacrifice, il demande Ă  voir Metastasis qu’il propose sur-le-champ de diriger.
Sur la recommandation de Messiaen et Fred Goldbeck, Xenakis envoie Ă©galement sa partition Ă  Heinrich Strobel, directeur du Festival de Donaueschingen qui la programme pour l’automne suivant.

1955

juillet : publie “La crise de la musique sĂ©rielle” dans le premier numĂ©ro des Gravesaner BlĂ€tter. Xenakis y dĂ©nonce le principe mĂȘme de la sĂ©rie et l’organisation polyphonique qui en dĂ©coule :

« â€Š le systĂšme sĂ©riel est remis en question en ses deux bases, qui contiennent en germe leur destruction et leur dĂ©passement propres :
a) la série;
b) la structure polyphonique.
   La sĂ©rie (de toute nature) procĂšde d’une “catĂ©gorie” linĂ©aire de la pensĂ©e. Elle est un chapelet d’objets en nombre fini. (
)
    Supposons donc, pour simplifier, une progression gĂ©omĂ©trique des frĂ©quences (ou d’une autre composante du son) Ă  n termes. L’ordre des n termes peut ĂȘtre permutĂ©. (
) Avec les n termes, on peut utiliser n factorielle (n!= 1, 2, 3
n) permutations. Toute une logique, basĂ©e sur le calcul combinatoire et sur les conditions de dĂ©part, peut donner un emploi musical de ces n objets (de frĂ©quences ou d’autres composantes).
    Le calcul combinatoire n’est qu’une gĂ©nĂ©ralisation du principe sĂ©riel. Il se trouve en germe dans le choix de l’arrangement original des 12 sons. (
)
   La polyphonie linĂ©aire se dĂ©truit d’elle-mĂȘme par sa complexitĂ© actuelle. Ce qu’on entend n’est en rĂ©alitĂ© qu’amas de notes Ă  des registres variĂ©s. La complexitĂ© Ă©norme empĂȘche l’audition de suivre l’enchevĂȘtrement des lignes et a comme effet macroscopique une dispersion irraisonnĂ©e et fortuite des sons sur toute l’étendue du spectre sonore. Il y a par consĂ©quent contradiction entre le systĂšme polyphonique linĂ©aire et le rĂ©sultat entendu, qui est surface, masse.    Cette contradiction inhĂ©rente Ă  la polyphonie disparaĂźtra lorsque l’indĂ©pendance des sons sera totale. En effet, les combinaisons linĂ©aires et leurs superpositions polyphoniques n’étant plus opĂ©rantes, ce qui comptera sera la moyenne statistique des Ă©tats isolĂ©s de transformation des composantes Ă  un instant donnĂ©. (
) Il en rĂ©sulte l’introduction de la notion de probabilitĂ©, qui implique d’ailleurs dans ce cas prĂ©cis le calcul combinatoire. Â»

16 octobre : crĂ©ation de Metastasis au Festival de Donaueschingen par l’Orchestre du SĂŒdwestfunk, sous la direction de Hans Rosbaud. RĂ©actions opposĂ©es de rejet ou d’enthousiasme de la part du public.

Entre au Groupe de recherches de musique concrĂšte (qui deviendra Groupe de recherches musicales en 1958) de Pierre Schaeffer, aux travaux duquel il participera jusqu’en 1962. La premiĂšre Ɠuvre qu’il y rĂ©alise est Diamorphoses.

1956

16 mai : Naissance de sa fille, MĂąkhi ZyĂŻa.

Juillet : publication de « ThĂ©orie des probabilitĂ©s et composition musicale Â» dans les Gravesaner BlĂ€tter n°6 qui sera repris dans Musiques Formelles : Xenakis y expose les lois stochastiques utilisĂ©es dans la composition de Pithoprakta Ă  laquelle il travaille.

Octobre : Xenakis commence Ă  travailler aux plans du Pavillon que la firme Philips a commandĂ© Ă  Le Corbusier pour l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958, et pour lequel celui-ci avait simplement jetĂ© l’idĂ©e d’une “structure creuse de forme libre”. A l’intĂ©rieur, des projections d’images et de lumiĂšres et une Ɠuvre Ă©lectro-acoustique spatialisĂ©e seraient proposĂ©es aux spectateurs. Le Corbusier avait d’ailleurs imposĂ© VarĂšse Ă  Philips pour la rĂ©alisation de ce PoĂšme Ă©lectronique.

Musique Architecture, p. 134« C’était une occasion unique pour moi d’imaginer un Ă©difice constituĂ©, dans sa structure et dans sa forme, seulement par des paraboloĂŻdes hyperboliques (P.H.) et par des conoĂŻdes et qui soit autoportant.”

Il reprend la structure graphique des textures de glissandi de Metastasis :

ibid., p. 130“Mes propres recherches musicales sur les sons Ă  variation continue en fonction du temps (
) me faisaient pencher pour des structures gĂ©omĂ©triques Ă  base de droites : des surfaces rĂ©glĂ©es.” Â»

Pour la premiĂšre fois, Xenakis entre en conflit avec Le Corbusier qui refuse de lui reconnaĂźtre la paternitĂ© de ce Pavillon qu’il a pourtant entiĂšrement conçu. Le Corbusier accceptera finalement une co-signature de l’ouvrage.Xenakis rĂ©alise Ă©galement Concret PH, brĂšve Ɠuvre de musique concrĂšte donnĂ©e avant le PoĂšme Ă©lectronique de VarĂšse, pendant que le public s’installe.

1957

Reçoit une bourse de la Fondation Européenne pour la Culture, dont le jury est présidé par Nicolas Nabokov.

8 mars : crĂ©ation de Pithoprakta au Festival Musica Viva de Munich, par l’Orchestre de la Radio bavaroise dirigĂ© par Hermann Scherchen.

1958

Travaille pour Le Corbusier Ă  un projet de stade olympique Ă  Badgad.

24 aoĂ»t : crĂ©ation de Achorripsis Ă  Buenos Aires par l’Orchestre du Teatro ColĂłn dirigĂ© par Hermann Scherchen.

Publie « Ă€ la recherche d’une musique stochastique Â» dans les Gravesaner BlĂ€tter n°11-12. Ce texte sera repris dans Musiques Formelles. Il y explique les principes de composition stochastiques utilisĂ©s dans Achorripsis, dont il analyse un extrait.

« Il y a avantage Ă  dĂ©finir le hasard comme une loi esthĂ©tique, comme une philosophie normale. Le hasard est la limite de la notion de la symĂ©trie qui Ă©volue. La symĂ©trie tend Ă  la dissymĂ©trie qui Ă©quivaut dans ce sens Ă  la nĂ©gation des cadres hĂ©ritĂ©s d’une tradition (
). Tout se passe comme s’il y avait oscillations biunivoques entre la symĂ©trie, l’ordre, le rationnel, et la dissymĂ©trie, le dĂ©sordre, l’irrationnel et ceci dans les rĂ©actions entre les Ă©poques des civilisations. Â»

Fait la connaissance au GRM de François-Bernard MĂąche qui sera un de ses plus fidĂšles amis :

“Avant-propos”, Les cahiers du CIREM n°22-23 : François-Bernard MĂąche, p.7« â€Š il y a plus de trente ans, au 37 rue de l’UniversitĂ©, au G.R.M., un jeune homme s’est avancĂ© en souriant et en parlant grec comme moi, plein d’une chaleur du Sud de l’Europe. C’était François-Bernard MĂąche. Â»

5 octobre : A Bruxelles, crĂ©ation de Diamorphoses, bande rĂ©alisĂ©e au GRM aux JournĂ©es internationales de musique expĂ©rimentale avec des Ɠuvres de Schaeffer et Ferrari.

1959

8 août : création de la piÚce électroacoustique Analogique B lors du CongrÚs annuel qui se tient au Studio électroacoustique de Scherchen à Gravesano.

1er septembre : Xenakis est licencié par Le Corbusier, ainsi que deux de ses collÚgues.

22 novembre : crĂ©ation parisienne de Achorripsis Ă  la salle Pleyel par Hermann Scherchen Ă  la tĂȘte des Concerts Lamoureux.

1960

Création de Analogique A + B (30 juin) par André Girard et premiÚre française de Pithoprakta (10 juin) par Hermann Scherchen lors du Festival de la Recherche organisé par le Service de la Rercherche de la RTF dirigé par Pierre Schaeffer.

Avec Michel Philippot, Abraham Moles et Alain de Chambure, fonde le MYAM, groupe informel de réflexion sur les mathématiques et la musique.

Mai : Ă  Cannes, prĂ©sentation du court-mĂ©trage Orient-Occident de Enrico Fulchignoni, commandĂ© par l’Unesco avec une Ɠuvre Ă©lectro-acoustique homonyme de Xenakis.

« Il faut ĂȘtre constamment un immigrĂ© Â», p. 133« .. c’était un film Ă  partir d’objets anciens, archĂ©ologiques. (
) C’était extraordinaire comme collection, d’ailleurs. Et c’est cela qui me motivait pour faire cette musique; c’était un commentaire sonore de ces piĂšces-lĂ . Il y avait une statuette Ă©gyptienne en bois qui Ă©tait d’une beautĂ© fantastique, et que j’ai traduite dans Orient-Occident par des soupirs (
). Des gĂ©missements devant la BeautĂ©, d’admiration. Â»

Xenakis compose également Vasarely, piÚce instrumentale (retirée du catalogue), pour un court-métrage de P. Kassovitz et E. Szabo.

Commence Ă  publier dans les Gravesaner BlĂ€tter un long texte intitulĂ© « Ă‰lĂ©ments de musique stochastique Â» dont la parution s’étendra en 1961 et qui constituera le chapitre II « Musique stochastique markovienne Â» de Musiques Formelles. Xenakis y propose une reprĂ©sentation granulaire du son et l’intĂ©gration d’une « mĂ©moire Â» aux processus stochastiques avec l’utilisation de chaĂźnes markoviennes.

1961

17-23 avril : participe à Tokyo au CongrÚs international Orient-Occident (East-West music encounter) organisé par Nicolas Nabokov. Parmi les compositeurs occidentaux : Berio, Carter, Cowell, Sessions, ainsi que le musicologue Stuckenschmidt.

29 avril : prĂ©sente Ă  Tokyo un concert de musique expĂ©rimentale, comprenant des Ɠuvres instrumentales et Ă©lectroniques. Le programme y annonce : Hidalgo : Ukanga; Tremblay : PiĂšces pour piano; Malec : Mouvement en couleur; Ballif : Lovecraft; Philippot : Composition pour double orchestre; Ferrari : Visage IV; Xenakis : Metastasis, Analogiques A et B, Concret PH, Achorripsis, Pithoprakta; Riedle : Elektronische Musik; Henry : Co-existence concret; Boucourechliev : Texte II; MĂąche : Praelude; VarĂšse : DĂ©serts; Schaeffer : Etude aux objets; Ferrari : TĂȘte et queue dragon (le concert commence Ă  quatorze heures!).
Rencontre au Japon Yuji Takahashi qui restera un de ses interprĂštes les plus dĂ©vouĂ©s : le compositeur Toru Takemitsu le prĂ©sente Ă  Seiji Ozawa.

Compose Formes Rouges (retirĂ© du catalogue) pour un court-mĂ©trage d’animation de P. Kamler.

Ă©tĂ© 61 : Scherchen lui demande de tracer les plans d’un auditorium Ă  Gravesano.

26 septembre : siĂšge au jury international de la Biennale de Paris.

1962

2 février : création de Herma par Yuji Takahashi à Tokyo.

Ayant mis au point un programme informatique de composition musicale, Xenakis compose la « famille Â» des ST, Ă  l’aide des donnĂ©es calculĂ©es par l’ordinateur IBM 7090 :
24 janvier : ST/48 – 1, 240162, pour orchestre de 48 instruments, qui sera créé seulement le 26 octobre 1968 (« JournĂ©e Xenakis Â» des SMIP),
8 fĂ©vrier : ST/10 – 1,080262 est créée le 24 mai 1962 au siĂšge d’IBM, par l’Ensemble de Musique Contemporaine de Paris et ST/10-2, 080262 qui prend le nom de Morsima-Amorsima (retirĂ©e ultĂ©rieurement du catalogue).
3 juillet : Morsima-Amorsima (ST/4 – 1, 030762) créé le 15 dĂ©cembre Ă  AthĂšnes sous la direction de Lukas Foss.
6 septembre : AtrĂ©es (ST/10 – 3, 060962), destinĂ©e Ă  illustrer les Ă©missions consacrĂ©es par la RTF Ă  Blaise Pascal, Ă  l’occasion de son tricentenaire. Elle est enregistrĂ©e le 11octobre par l’Ensemble de Musique Contemporaine de Paris, dirigĂ© par Konstantin Simonovic.
10 octobre : StratĂ©gie.

De dĂ©cembre 1961 Ă  mai 1962 : responsable avec Luc Ferrari du projet de « concert collectif Â» du GRM. Déçu de ne pas ĂȘtre suivi dans ses options, Xenakis se retire du projet qui sera prĂ©sentĂ© sans lui le 20 juillet 1962.

InvitĂ© au Festival d’Automne Ă  Varsovie. Ses Ɠuvres y reçoivent un accueil trĂšs favorable.

25 octobre : création de Polla ta Dhina par Hermann Scherchen au Festival de musique légÚre de Stuttgart.

15 dĂ©cembre : Ă  Paris, crĂ©ation de Bohor rĂ©alisĂ© au GRM. Xenakis quitte le GRM, suite Ă  des dissensions rĂ©pĂ©tĂ©es avec Schaeffer.Le mĂȘme jour, Ă  AthĂšnes, il reçoit ex aequo avec LogothĂ©tis le Prix Manos Hadjidakis pour Morsima-Amorsima.

1963

23 avril : crĂ©ation de StratĂ©gie au Festival de Venise par l’Orchestre du Festival dirigĂ© par Bruno Maderna et Konstantin Simonovic.

24 avril : premiĂšre exĂ©cution d’une Ɠuvre de Xenakis au Domaine Musical : Herma par Georges Pludermacher, donnĂ© avec les Opus 11 et 23 de Schönberg, Inventions de Amy, Constellation de Boulez, Trio de Kotonski. Le succĂšs de l’exĂ©cution de Herma fut tel que Georges Pludermacher dut la redonner en bis.

été : invité par Aaron Copland à enseigner la composition au Berkshire Music Center de Tanglewood (Massachusetts). Commence à y travailler à Eonta. Note des cribles dans ses brouillons.

octobre : publication de Musiques Formelles – Nouveaux principes de composition musicale, n°s 253-254 de la Revue Musicale Ă©ditĂ©e par Richard-MassĂ©. À cette synthĂšse de diffĂ©rents articles parus pour l’essentiel dans les Gravesaner BlĂ€tter, Xenakis ajoute un nouveau chapitre « Musique symbolique Â» se rapportant aux principes compositionnels utilisĂ©s pour Herma. Cet ouvrage sera rééditĂ© par Stock en 1981. Il connaĂźtra une version anglaise lĂ©gĂšrement diffĂ©rente en 1971, rééditĂ©e et encore augmentĂ©e en 1991.

François-Bernard MĂąche, “Musique et logique formelles”, Mercure de France n° 1204, fĂ©vrier 1964« Ce livre va choquer les lecteurs, et c’est ce que son auteur a voulu. Ce choc doit susciter un rĂ©veil de l’esprit critique, une rĂ©volution psychologique et finalement un procĂšs des idĂ©es reçues, dont beaucoup ne sortiront pas acquittĂ©es. Â»

automne 63-printemps 64 : séjourne à Berlin-Ouest grùce à une bourse de la Fondation Ford.

Il y développe ses nouvelles idées compositionnelles (coupure hors-temps/en-temps, cribles), exposées pour la premiÚre fois dans La voie de la Recherche et de la question (Preuves n°177, nov. 1965) :

p. 34« Il faut distinguer deux natures : en-temps et hors-temps. Ce qui se laisse penser sans changer par l’avant ou l’aprĂšs est hors-temps. Les modes traditionnels sont partiellement hors-temps, les relations ou les opĂ©rations logiques infligĂ©es Ă  des classes de sons, d’intervalles, de caractĂšres
 sont aussi hors-temps. DĂšs que le discours contient l’avant ou l’aprĂšs on est en-temps. L’ordre sĂ©riel est en-temps, une mĂ©lodie traditionnelle aussi. Toute musique, dans sa nature hors-temps, peut ĂȘtre livrĂ©e instantanĂ©ment, plaquĂ©e. Sa nature en-temps est la relation de sa nature hors-temps avec le temps. En tant que rĂ©alitĂ© sonore il n’y a pas de musique hors-temps pure ; il existe de la musique en-temps pure, c’est le rythme Ă  l’état pur. Â»

1964

janvier : À Berlin, Xenakis Ă©crit son essai La Ville Cosmique pour le livre de Françoise Choay, L’Urbanisme, Utopies et RĂ©alitĂ©. Pour mettre un terme Ă  l’extension horizontale du tissu urbain, il propose un modĂšle de tours gigantesques de plusieurs kilomĂštres d’altitude, susceptibles de contenir une forte densitĂ© de population humaine. Ce modĂšle, indĂ©pendant des variations climatiques, aurait une vocation universelle :

« (
) supposons que la forme adoptĂ©e soit un hyperboloĂŻde de rĂ©volution (H.R.), d’une altitude de 5.000 mĂštres et devant contenir dans sa coque creuse, Ă©paisse de 50 mĂštres en moyenne, une ville de 5 millions d’habitants. (
)
Si nous admettons un diamĂštre Ă  la base Ă©gal Ă  5 km, la surface de la coque sera d’environ 60 km2. (
) Puisque l’épaisseur de la coque portant la ville est de 50 mĂštres, le volume de la coque sera de 3 km3 environ. Â»

juillet : crĂ©ation des Suppliantes (Hiketides) au théùtre d’Epidaure, en l’absence de Xenakis.

16 dĂ©cembre : crĂ©ation de Eonta au Domaine Musical, commanditaire de l’Ɠuvre, par Yuji Takahashi et l’ensemble du Domaine Musical dirigĂ© par Pierre Boulez. Le projet initial demandĂ© par le Domaine Musical – et dont l’exĂ©cution a Ă©tĂ© repoussĂ©e deux fois – devait ĂȘtre une Ɠuvre pour percussions et cuivres intitulĂ©e Achos-AphĂšs-Phos conçue pour ĂȘtre donnĂ©e avec une sculpture cybernĂ©tique de Nicolas Schöffer.

1965

2 fĂ©vrier : crĂ©ation française de StratĂ©gie par Maderna et Simonovic Ă  la tĂȘte de l’Orchestre National de l’ORTF, au Théùtre des Champs-ÉlysĂ©es.

25- 26 fĂ©vrier : crĂ©ation amĂ©ricaine de StratĂ©gie par Eleazar de Carvalho et Edward Murphy Ă  Saint-Louis du Missouri.

mai : Xenakis obtient la nationalitĂ© française, grĂące, en particulier, Ă  l’aide de Georges Auric.

20 mai : Paris, salle Gaveau, « Festival Xenakis Â», premier concert monographique, par l’Ensemble instrumental de musique contemporaine de Paris dirigĂ© par Constantin Simonovitch et avec le pianiste Tuji Takahashi. Au programme : ST/10 – 1, 080262, Herma, Analogique A et B, Eonta, Syrmos (crĂ©ation), AtrĂ©es, Achorripsis.

dĂ©cembre : Grand Prix National du disque 1966 dĂ©cernĂ© par l’AcadĂ©mie du disque français.

1966

4 mars : Pithoprakta donné à San Francisco sous la direction de Aaron Copland.

3 avril : crĂ©ation de Terretektorh au Festival de Royan par l’Orchestre de l’ORTF, sous la direction de Hermann Scherchen. C’est la derniĂšre Ɠuvre de Xenakis que Scherchen crĂ©era avant sa mort.

avril : Xenakis participe au colloque international « Musics of Asia Â» organisĂ© par l’Unesco Ă  Manille . Il y donne une confĂ©rence intitulĂ©e Structures hors-temps.

5 mai : crĂ©ation Ă  BrĂȘme de Nomos Alpha par Siegfried Palm.

11 juin-4 septembre : musique de scùne pour l’Orestie d’Eschyle, mise en scùne par Alexis Solomos au Ypsilanti Greek Theater dans le Michigan.

28-29 juin : deux concerts de l’English Bach Festival sont consacrĂ©s Ă  des Ɠuvres de Xenakis, avec notamment la crĂ©ation de Akrata par l’Ensemble Instrumental de Musique Contemporaine de Paris, dirigĂ© par Charles Bruck.

aoĂ»t : Xenakis donne des cours et des confĂ©rences pendant deux semaines Ă  l’Institut Torcuato di Tella de Buenos Aires dirigĂ© par Alfredo Ginastera.

Septembre : crĂ©ation brĂ©silienne de StratĂ©gie par Elazar de Carvalho et Julio Medaglia Ă  Rio de Janeiro et Sao Paulo.

20 dĂ©cembre : fondation de l’E.M.A.Mu (Équipe de MathĂ©matique et d’Automatique Musicales) par Marc Barbut, François Genuys, Georges Guilbaud et Iannis Xenakis qui en assure la direction. Cette structure est rattachĂ©e au Centre de MathĂ©matiques Sociales de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE).
Siùgent entre autres à son Conseil Scientifique Mikel Dufrenne, Paul Fraisse, Robert Francùs, Claude Levi-Strauss, Olivier Revault d’Allones.

« E. M.A.Mu. Â», Revue Musicale n° 265-266, 1969, p. 55« L’EMAMu veut procurer un instrument inter-disciplinaire, pour l’expansion de la connaissance et de la crĂ©ativitĂ© musicales afin de contribuer au dĂ©veloppement et Ă  la revitalisation de la musique en tant qu’art dans l’éducation et la sociĂ©tĂ©.
    Ceci est fondĂ© sur le postulat que seule l’association de la science (art) musicale avec celle des mathĂ©matiques, de l’informatique, de la technologie Ă©lectronique, des sciences sociales etc., peut dĂ©terminer des constantes universelles applicables Ă  l’interprĂ©tation du passĂ©, au dĂ©veloppement du prĂ©sent et Ă  l’orientation du futur. Â»

Les activitĂ©s de l’E.M.A.Mu s’orientent selon deux axes : d’une part une activitĂ© pĂ©dagogique avec de l’enseignement thĂ©orique et des sĂ©minaires; d’autre part, une activitĂ© de recherche, fondamentale et appliquĂ©e.

1967

janvier : publication de « Vers une MĂ©tamusique Â» dans la revue La Nef n°29 : Xenakis y analyse les Ă©chelles de la musique grecque antique et byzantine et y expose de maniĂšre dĂ©taillĂ©e sa thĂ©orie des cribles.

29 mars : crĂ©ation Ă  Paris de Medea au Théùtre de l’OdĂ©on sous la direction de Diego Masson, la mise en scĂšne est de Jorge Lavelli.

Polytope de MontrĂ©al, commande de Roger Bordaz pour le Pavillon français de l’Exposition Universelle de MontrĂ©al. Il s’agit d’une architecture Ă©phĂ©mĂšre de cĂąbles, installĂ©e dans un espace fonctionnel. Sur ces cĂąbles, sont rĂ©partis des haut-parleurs diffusant une musique Ă©crite pour quatre groupes orchestraux identiques et 1200 flashes de cinq couleurs (rouge, jaune, blanc, vert, bleu). La commande – sur pellicule cinĂ©matographique- est rĂ©glĂ©e au vingt-cinquiĂšme de seconde, de maniĂšre Ă  pouvoir donner l’illusion de mouvements lumineux continus.

Xenakis est invitĂ© Ă  en tant que Professeur associĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Bloomington (Indiana) pour y crĂ©er le Center of Mathematical and Automated Music et y enseigner. Xenakis dĂ©missionne de son poste en 1972.

1968

Publie « Vers une philosophie de la musique Â» dans la Revue d’esthĂ©tique vol.21 n° 2-3-4 (une premiĂšre version Ă©tait parue en 1966 dans les Gravesaner BlĂ€tter), dans lequel il revient sur la coupure hors-temps/en-temps et explique l’application de la ThĂ©orie des groupes et des cribles dans la composition de Nomos Alpha.

7 avril : crĂ©ation de Nuits au Festival de Royan, par les Solistes des chƓurs de l’ORTF dirigĂ©s par Marcel Couraud. L’Ɠuvre est immĂ©diatement bissĂ©e.

septembre : création iranienne de Nuits au Festival de Shiraz, Persepolis.

25-31 octobre : premiĂšres « JournĂ©es de musique contemporaine Â», succĂ©dant aux Semaines musicales internationales de Paris (SMIP) fondĂ©es en 1958. 
Quatre journĂ©es centrĂ©es chacune autour d’un compositeur : VarĂšse, Xenakis, Berio, Henry.
26 octobre : Journée Xenakis :
14 heures 30, au MusĂ©e d’Art Moderne de la Ville de Paris : Entretien-dĂ©bat avec l’E.M.A.Mu.

Michel Granlet, “Le journal des journĂ©es”, Revue Musicale : Carnet critique n°267, p. 14-15« â€Š cette rĂ©union a quelque chose d’émouvant, de chaleureusement humain dans cette ardeur, cette passion que mettent des esprits de cette qualitĂ© Ă  analyser dans les profondeurs un art qui jusqu’alors nous semblait Ă©chapper Ă  l’analyse scientifique. Â»

18 heures 15, au Théùtre de la Musique : concert de l’Ensemble Instrumental de Musique Contemporaine de Paris, dirigĂ© par Konstantin Simonovic, avec Jacques Wiederker : Les Suppliantes en crĂ©ation française, Nomos Alpha, Analogiques A + B, Eonta.

21 heures : concert de l’Orchestre National et de la MaĂźtrise de l’ORTF dirigĂ©s par Lukas Foss, des Solistes des chƓurs de l’ORTF, avec la sonorisation du GRM : Metastasis, Bohor, Polla ta Dhina en crĂ©ation française, ST 48 en crĂ©ation mondiale, Nuits.

Michel Granlet, ibid., p. 16« Xenakis prend place alors au milieu de la salle pour contrĂŽler de la console Ă©lectro-acoustique la restitution de son Bohor. Dans l’obscuritĂ© totale, se dĂ©chaĂźne peu Ă  peu un tumulte insensĂ©, un dĂ©luge sonore absolument insoutenable. (
) Dans les coulisses, les techniciens regardent, impuissants, deux des amplificateurs qui viennent de se rompre. Le directeur du théùtre craint que la coupole ne s’effondre. Une auditrice s’enfuit pour s’évanouir dans les toilettes. Une enfant de la maĂźtrise de l’ORTF est prise d’une crise de nerfs. (
) A l’entr’acte, on ne parlera plus que du ‘traumatisme’ de Bohor (
) Â». Cependant, « en quelques minutes, toutes les partitions de Nuits seront enlevĂ©es par des auditeurs sans doute avides d’en savoir plus sur ‘l’homme du jour’.” Â»

23 heures : rendez-vous avec Iannis Xenakis au bar du Théùtre.

Claude Rostand, Le Figaro littĂ©raire, 11-17 novembre 1938« Xenakis ‘accroche’
 Tous ces concerts ont fait le plein et certains ont refusĂ© du monde. (
) Le fossĂ© qui, depuis Beethoven, n’a cessĂ© de se creuser entre le crĂ©ateur et l’auditeur serait-il en passe d’ĂȘtre comblĂ© ? Â»
RenĂ©e Viollier, La Tribune de Lausanne« Un public rĂ©ellement extraordinaire ! on y comptait une majoritĂ© de jeunes (
) aussi de nombreux musiciens de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente (
) Dans l’ensemble, un public trĂšs diffĂ©rent de celui du Domaine musical Â»

1969

Louis Leprince-Ringuet accueille l’E.M.A.Mu dans les laboratoires de physique nuclĂ©aire du CollĂšge de France. Le travail de cette Ă©quipe commence Ă  ĂȘtre reconnu :

Marcel Landowski, « E. M.A.Mu., Revue Musicale n° 265-266, 1969, p. 53« Je pense qu’un des premiers devoirs de l’État, dans le domaine de la Musique, est de favoriser l’épanouissement de la recherche (
). C’est en ce sens qu’il m’est apparu que l’Équipe de MathĂ©matiques et d’Automatique Musicales pouvait ĂȘtre un des Ă©lĂ©ments intĂ©ressants de la vie musicale Ă  venir et que la personnalitĂ© de Iannis Xenakis Ă©tait un garant d’une dĂ©marche d’esprit originale et fructueuse. Â»

2 avril : Au Festival de Royan, Paolo Bortoluzzi danse une chorégraphie de Béjart sur Nomos Alpha.

« Il faut ĂȘtre constamment un immigrĂ© Â», p. 80« â€Š s’il y a un glissando ascendant dans la piĂšce, il fait une sorte d’ascension de son corps, et vice-versa si c’est descendant. C’est comme une sorte de plagiat du son par le mouvement. (
) Je n’étais pas content du tout de cette chorĂ©graphie. Je l’avais dit, d’ailleurs, Ă  BĂ©jart. Â»

4 avril : Ă  Royan Ă©galement, crĂ©ation de Nomos Gamma par l’Orchestre Philharmonique de l’ORTF, dirigĂ© par Charles Bruck.

2 juin : crĂ©ation Ă  Ottawa, pour l’inauguration du National Arts Center, du ballet Kraanerg sous la direction de Lukas Foss, avec une chorĂ©graphie de Roland Petit et des dĂ©cors de Vasarely.

3 juillet : crĂ©ation de Anaktoria par l’Octuor de Paris au Festival d’Avignon.

9 septembre : création de Persephassa par les Percussions de Strasbourg au Festival des Arts de Chiraz.

28 octobre : premiÚre française de Persephassa aux Journées de Musique Contemporaine (SMIP).

1970

Exposition Universelle d’Osaka : PrĂ©sentation de Hibiki-Hana-Ma, pour bande huit pistes, en mĂȘme temps qu’un spectacle de lasers de Keiji Usami.

21 mai : premiĂšre exĂ©cution d’Ɠuvres de Xenakis au Chili : Metastasis et Pithoprakta par l’Orchestre Philharmonique dirigĂ© par Juan Pablo Izquierdo au Théùtre Municipal de Santiago.

1971

6 avril : crĂ©ation au Festival de Royan de Charisma Ă©crit en hommage Ă  Jean-Pierre GuĂ©zec, par Guy Deplus et Jacques Wiederker, et de SynaphaĂŻ par Georges Pludermacher et l’Orchestre de l’ORTF dirigĂ© par Michel Tabachnik lors de la journĂ©e « entrĂ©e libre chez Xenakis Â».

mai : concert monographique au « Composers’ Showcase Â» du Withey Museum of American Art de New York.

24 août : création de Aroura par les Festival Strings, et Rudolf Baumgartner au Festival de Lucerne.

26 août : création, au cinquiÚme Festival des Arts de Chiraz, du spectacle Persépolis dans les ruines du palais de Darius.

Olivier Revault d’Allones, Xenakis/Les Polytopes, p. 22« Le spectacle de PersĂ©polis Ă©tait bien un polytope, mais gigantesque, ouvert sous le ciel d’Orient, et incarnĂ© par des enfants, des hommes de demain. Â»

18 octobre : crĂ©ation de Duel (composĂ© en 1959) Ă  Hilversum par l’Orchestre de la Radio dirigĂ© par Diego Masson et Fernand Terby.

27 octobre : Ă  Paris, crĂ©ation de Mikka par Ivry Gitlis au MusĂ©e d’Art Moderne.

29 novembre : au théùtre de la Ville, deux concerts du Domaine Musical consacrĂ©s Ă  Xenakis : Herma, Diamorphoses, ST 10, Aroura (en crĂ©ation française), Hibiki-Hana-Ma (version quatre pistes) et Eonta.

Publication de Musique Architecture chez Castermann. Ce livre rassemble des articles parus dans des revues diverses.

1972

26 avril : création à Londres de Linaia-Agon dans le cadre du English Bach Festival.

Pour le Festival d’Automne, Michel Guy demande Ă  Xenakis un opĂ©ra. RĂ©ponse :

« Il faut ĂȘtre constamment un immigrĂ© Â», p. 114« Non, cela ne m’intĂ©resse pas, mais je peux faire un spectacle automatique, abstrait, avec des lumiĂšres, des lasers et des flashs Ă©lectroniques. Â»

Ce sera le Polytope de Cluny qui sera créé le 13 octobre 1972 et prĂ©sentĂ© jusqu’en janvier 1974 et rĂ©alisera au total 90 000 entrĂ©es.
Installé dans les thermes romains de Cluny, boulevard Saint-Michel, le dispositif lumineux, piloté par ordinateur, met en jeu 600 flashes blancs et 400 miroirs destinés à réfléchir les faisceaux de lasers verts, rouges et bleus. La partie sonore est une musique électroacoustique pour bande 8 pistes réalisée au Studio Acousti.

L’E.M.A.Mu devient le C.E.M.A.Mu, Centre de MathĂ©matique et Automatique Musicales. Il dispose d’un convertisseur numĂ©rique/analogique construit au CNET (Centre National d’Études des TĂ©lĂ©communications).

Juillet : Xenakis est invitĂ© Ă  enseigner aux Cours d’ÉtĂ© de Darmstadt. Il y retourne en 1974 et 1990.

À l’automne, dĂ©but de la carriĂšre d’enseignant de Xenakis comme Professeur associĂ© Ă  l’U.E.R. des Arts plastiques et Sciences de l’Art de l’UniversitĂ© de Paris I. Il met en place un sĂ©minaire intitulĂ© « Formalisation et programmation dans les arts visuels et en musique Â».

DĂ©cembre : voyage Ă  Bali organisĂ© par Maurice Fleuret (en compagnie de Betsy Jolas et Toru Takemitsu).

1973

mars-avril : Xenakis donne des cours Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al comme « professeur Ă©minent invitĂ© Â».

13 avril : crĂ©ation de Eridanos au Festival de la Rochelle par l’Ensemble EuropĂ©en de Musique Contemporaine dirigĂ© par Michel Tabachnik.

1974

MĂ©daille d’or Maurice Ravel de la Sacem.

21 mai : crĂ©ation de Erikhthon Ă  Paris par Claude Helffer et l’Orchestre de l’ORTF, dirigĂ© par Michel Tabachnik.

20 juin : crĂ©ation de CendrĂ©es Ă  Lisbonne par les chƓurs et orchestre de la Fondation Calouste Gulbenkian placĂ©s sous la direction de Michel Tabachnik. Ces musiciens donnent en deux concerts neuf autres Ɠuvres de Xenakis, qui rencontrent un vif succĂšs malgrĂ© l’hostilitĂ© de la presse vis-Ă -vis de la Fondation, hostilitĂ© due Ă  ses relations avec le rĂ©gime dĂ©chu de Salazar.

19-22 septembre : rĂ©trospective Xenakis lors des « Beethoven Festspiele Â» de Bonn : une trentaine d’Ɠuvres sont donnĂ©es dont Antikhthon et Gmeeoorh en crĂ©ation, respectivement par l’Orchestre de la Radio de Cologne dirigĂ© par Michel Tabachnik et Xavier Darrasse. Une exposition sur le compositeur est Ă©galement prĂ©sentĂ©e ; elle sera prĂȘtĂ©e l’annĂ©e suivante Ă  l’English Bach Festival.

Maurice Fleuret, Nouvel Observateur, 30 septembre 1974« A quelques minutes de Cologne, oĂč rĂšgnent depuis longtemps d’autres musiques du futur, cet hommage prend une signification de poids
 Â»

16 octobre : crĂ©ation Ă  Paris de Noomena par l’Orchestre de Paris dirigĂ© par Sir Georg Solti.

23 octobre : création de Evryali par Marie-Françoise Bucquet au Lincoln Center de New York.

Novembre : Xenakis retourne en GrĂšce aprĂšs la chute du rĂ©gime des colonels et les Ă©lections du 17 novembre.

Maurice Fleuret, « Le mĂ©tĂšque du monde entier Â», Le Nouvel Observateur n°524, 25 novembre 1974« Il y aura ces passants qui traversent la rue pour serrer avec effusion la main du hĂ©ros, s’embrouillent dans quelques mots de bienvenue et restent figĂ©s par tout ce qu’ils ne peuvent exprimer. Il y aura cette petite vieille qui fend la foule et s’en vient doucement poser la main sur la cicatrice tragique, comme elle ferait sur une icĂŽne. Il y aura ces cantonniers de Leonidion, loin dans le PĂ©loponnĂšse, qui le reconnaissent au passage, nous arrĂȘtent et lui font fĂȘte.(
) Je suis sĂ»r que Xenakis ne s’attendait pas Ă  ĂȘtre reçu, admis, compris de la sorte. Â»

1975

juin : « JournĂ©es Xenakis Â» au Festival de La Rochelle, durant lesquelles est créée Empreintes par l’Orchestre Philharmonique de la Radio NĂ©erlandaise, dirigĂ© par Michel Tabachnik.

AoĂ»t : Une « Semaine Xenakis Â» clĂŽture le Festival d’AthĂšnes : exposition Ă  la PinacothĂšque, confĂ©rences de Xenakis et du musicologue Iannis Papaioannou, et trois concerts au théùtre d’HĂ©rode Atticus : en seize Ɠuvres (dont Metastasis, Pithoprakta, Achorripsis, Nuits, Polla ta Dhina, Herma, Evryali, Synaphai, Charisma, Anaktoria et Empreintes), dont douze premiĂšres grecques, le public athĂ©nien dĂ©couvre vĂ©ritablement la musique de Xenakis.

Membre honoraire de l’American Academy and Institute of Arts and Letters.

1976

20 février : création de Retours-Windungen à Bonn par les douze violoncellistes de la Philharmonie de Berlin.

28 février : création à Londres de Phlegra par le London Sinfonietta dirigé par Michel Tabachnik.

fĂ©vrier : crĂ©ation de N’Shima sous la direction de Juan Pablo Izquierdo au Festival israĂ©lien de Musique contemporaine « Testimonium Â» de JĂ©rusalem.

mars 1976 : Xenakis décide de ne pas participer au Festival des Arts de Chiraz. Il écrit au directeur du Festival :

« Vous connaissez l’attachement que j’ai pour l’Iran, son histoire et ses peuples. Vous savez la joie que j’avais Ă  rĂ©aliser des projets dans votre festival ouvert Ă  tout le monde (
). Mais, devant l’inhumaine et inutile rĂ©pression policiĂšre que le Chah et son gouvernement infligent Ă  la jeunesse iranienne, il m’est impossible de prĂȘter une caution morale, aussi fragile soit-elle (
). Â»

11 mars : crĂ©ation de Mikka S par RĂ©gis Pasquier aux HuitiĂšmes Semaines Musicales d’OrlĂ©ans.

26 mars : création de Theraps au Festival de Royan par Fernando Grillo.

2 mai : crĂ©ation de Psappha par Sylvio Gualda Ă  Londres, lors de l’English Bach Festival. L’Ɠuvre est une commande du Festival et de la Fondation Gulbenkian.

5 mai : création de Khoaï par Elizabeth Chojnacka à Cologne.

18 mai : Xenakis soutient sa thĂšse de doctorat sur le sujet Arts/Sciences – Alliages Ă  l’UniversitĂ© de Paris-I; le jury, prĂ©sidĂ© par Bernard TeyssĂšdre, comprenait Olivier Messiaen, Michel Ragon, Olivier Revault d’Allones, Michel Serres. Le texte en sera publiĂ© en 1979 chez Castermann.

Arts/Sciences-Alliages, p.15-16« L’art participe du mĂ©canisme infĂ©rentiel qui constitue les planches sur lesquelles se meuvent toutes les thĂ©ories des sciences mathĂ©matiques, physiques, et celles des ĂȘtre vivants. En effet, les jeux des proportions rĂ©ductibles Ă  des jeux de nombres et de mĂ©triques dans l’architecture, la littĂ©rature, la musique, la peinture, le théùtre, la danse, etc.; les jeux de continuitĂ©, de proximitĂ©, dans le temps ou hors-temps, d’essence topologique, se font tous sur le terrain de l’infĂ©rence, au sens strict de la logique. A cĂŽtĂ© de ce terrain, et en activitĂ© rĂ©ciproque, existe le mode expĂ©rimental qui dĂ©nie ou confirme les thĂ©ories créées par les sciences, y compris par la mathĂ©matique. (
) C’est l’expĂ©rience qui fait et dĂ©fait les thĂ©ories, sans pitiĂ©, sans considĂ©ration pour elles. Or, les arts aussi sont rĂ©gis d’une maniĂšre plus riche et complexe encore, par le mode expĂ©rimental. En effet, il n’y a pas, il n’y aura jamais sans doute, de critĂšres objectifs de vĂ©ritĂ© absolue et Ă©ternelle de validitĂ© ou de vĂ©ritĂ© d’une Ɠuvre d’art, tout comme aucune “vĂ©ritĂ©â€ scientifique n’est dĂ©finitive. Mais, en plus de ces deux modes, l’infĂ©rentiel et l’expĂ©rimental, l’art vit dans un troisiĂšme, celui de la rĂ©vĂ©lation immĂ©diate, qui n’est ni infĂ©rentielle ni expĂ©rimentale. La rĂ©vĂ©lation du beau se fait d’emblĂ©e, directement, Ă  l’ignorant du fait de l’art, comme au connaisseur. C’est ce qui fait la force de l’art et, semble-t-il, sa supĂ©rioritĂ© sur les sciences car, vivant dans les deux dimensions de l’infĂ©rentiel et de l’expĂ©rimental, l’art en possĂšde une troisiĂšme, la plus mystĂ©rieuse de toutes, celle qui fait que les objets d’art Ă©chappent Ă  toute science de l’esthĂ©tique, tout en se permettant les caresses de l’infĂ©rentiel et de l’expĂ©rimental. Mais d’un autre cĂŽtĂ©, l’art ne peut vivre seulement par le mode de la rĂ©vĂ©lation. (
) il a un besoin impĂ©rieux d’organisation (y compris de celle du hasard), donc d’infĂ©rence, et de sa confirmation, donc de sa vĂ©ritĂ© expĂ©rimentale.
Pour rendre plus Ă©vidente cette trinitĂ© des modes de l’art, imaginons que dans un avenir lointain le pouvoir de l’artiste augmente comme jamais auparavant dans l’histoire (
). En effet, il n’y a aucune raison pour que l’art ne sorte, Ă  l’exemple de la science, dans l’immensitĂ© du cosmos, et pour qu’il ne puisse modifier, tel un paysagiste cosmique, l’allure des galaxies. Â»

mai : création à New York, au Carnegie Hall, de Dmaathen (pour hautbois et percussions) par Nora Post et Jan Williams.

novembre : mois de la GrÚce à Londres. Xenakis maintient sa participation, contrairement à une majorité de jeunes compositeurs grecs qui boycottent la manifestation. Y est entre autres donnée la premiÚre londonienne de Synaphaï.

16 décembre : création à Montréal de Epeï, commande de la Société de Musique Contemporaine Québécoise.

Grand Prix National de la Musique du MinistĂšre de la Culture.

1977

Reçoit le prix Beethoven de la Ville de Bonn, et Ă  Paris le grand prix du disque de l’AcadĂ©mie Charles Cros.

Le CEMAMu construit la premiĂšre version de l’UPIC (UnitĂ© Polyagogique Informatique du CEMAMu).

avril : Ă  Paris, premiĂšre française de N’Shima par l’Ensemble Intercontemporain et Michel Tabachnik, au Théùtre de la Ville, dans le cadre du cycle inaugural de l’IRCAM « Passage du XXe siĂšcle Â».

17 juin : création de Akanthos à Strasbourg par le Studio 111 dirigé par Detlev Kieffer.

28 juin : création au Festival de La Rochelle de Kottos, piÚce composée pour le Concours International Mstislav Rostropovitch.

juillet : crĂ©ation de À HĂ©lĂšne au Théùtre d’Epidaure par le Choeur du Théùtre National de GrĂšce.

19 novembre : crĂ©ation de À Colone aux « Rencontres Internationales de Musique Contemporaines Â» de Metz.

21 dĂ©cembre : crĂ©ation de Jonchaies Ă  Paris par l’Orchestre National de France, dirigĂ© par Michel Tabachnik.

1978

11 fĂ©vrier : crĂ©ation du spectacle du Diatope, mettant en jeu la musique Ă©lectroacoustique de La LĂ©gende d’Eer (rĂ©alisĂ©e au CEMAMu et Ă  la WDR de Cologne) et un dispositif lumineux pilotĂ© par ordinateur de 1600 flashes, 4 projecteurs Ă  laser et 400 miroirs et prismes mobiles.

2 avril : à Paris, création de Ikhoor au Palais Garnier par le Trio à cordes français.

juillet : invitĂ© d’honneur du Centre Acanthes dont les cours et sĂ©minaires se dĂ©roulent Ă  Aix-en-Provence.

2 aoĂ»t : Polytope de MycĂšnes dans les ruines de la citĂ© antique. Outre l’Ɠuvre Ă©lectro-acoustique MycĂšnes Alpha composĂ©e pour la circonstance, y sont donnĂ©s : À HĂ©lĂšne, À Colone, OresteĂŻa, Psappha et Persephassa, entre ces Ɠuvres, sont diffusĂ©es des interpolations Ă©lectroacoustiques de MycĂšnes Alpha, piĂšce composĂ©e sur l’UPIC et des extraits de HomĂšre lus par Olga Tournaki et Spyros Sakkas. Le spectacle est donnĂ© cinq soirs, accueillant Ă  chaque fois sept Ă  dix mille personnes.

1979

3 mars : crĂ©ation de Palimpsest, commande de l’Academia Filarmonica Romana, Ă  Aquila en Italie par l’Ensemble Divertimento, dirigĂ© par Sandro Gorli.

17 mai : crĂ©ation Ă  Strasbourg de Pléïades par les Percussions de Strasbourg lors du spectacle de ballet Le Concile Musical dansĂ© par le Ballet de l’OpĂ©ra du Rhin sur une chorĂ©graphie de Germinal Casado. Les mouvements de Pléïades alternaient avec des piĂšces de Giovanni Gabrieli.

mai-septembre : le Diatope de Beaubourg est installé sur la Bahnhofplatz de Bonn; le spectacle est donné trois fois par jour.

21 juin : crĂ©ation de Anemoessa au Festival de Hollande par l’Orchestre de la Radio Hilversum dirigĂ© par Richard Dufalle.

Ă©tĂ© : sĂ©minaire de composition Ă  l’Academia Musicale Chigiana Ă  Sienne.

Publication de Arts/Sciences, Alliages, transcription de sa soutenance de thĂšse chez Castermann.

octobre : « JournĂ©es Xenakis Â» organisĂ©es par la SociĂ©tĂ© de Musique Contemporaine du QuĂ©bec et l’Orchestre Symphonique de MontrĂ©al.

1980

4 juin : crĂ©ation de Dikhthas par Salvatore Accardo et Bruno Canino dans le cadre du trentiĂšme “Beethovenfest” de Bonn.

InvitĂ© Ă  Varsovie et Cracovie par l’Union des compositeurs polonais pour une sĂ©rie de confĂ©rences sur la musique formalisĂ©e.

La musique de Xenakis est jouée pour la premiÚre fois officiellement en URSS, avec Psappha donnée par Sylvio Gualdo à Moscou.

Des concerts Xenakis sont organisĂ©s Ă  New York : Metastasis et Empreintes sont donnĂ©es par le New York Philharmonic et Zubin Mehta et N’Shima par le Brooklyn Philharmonia, dirigĂ© par Lukas Foss.

Le C.E.M.A.Mu est prĂ©sent avec l’UPIC Ă  Lille pendant trois semaines, Ă  l’invitation du Festival de Lille et de l’Atelier RĂ©gional de Musique pour des confĂ©rences et des ateliers de composition; puis Ă  Bordeaux, pendant dix jours, Ă  l’initiative du Festival Sigma.

Le Festival de Saint-Denis propose une soirĂ©e « Carte blanche Ă  Xenakis Â» dont Xenakis choisit le programme et le prĂ©sente : on y entend, entre autres, du Dufay et du Dunstable, ainsi que la premiĂšre parisienne de Palimpsest.

La nouvelle version de Gmeeoorh est donnée par Françoise Rieunier aux Concerts du dimanche de Notre-Dame de Paris.

InvitĂ© au Symposium scientifique international de Volos, organisĂ© par le dĂ©partement d’architecture de Thessalonique, Xenakis donne une confĂ©rence intitulĂ©e : « Spaces and sources of auditions and spectacles Â».

Élu membre du Conseil National de la RĂ©sistance hellĂ©nique.

Participe Ă  de nombreuses Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision : Ă©mission de Georges Charbonnier sur le C.E.M.A.Mu et l’Upic sur France-Culture, Ă©mission de la tĂ©lĂ©vision canadienne sur le mĂȘme sujet, interview Ă  TF1 pour l’émission « Arcana Â» de Maurice Leroux, Ă©mission populaire « Bios Bahnhof Â» de la Westdeutscher Rundfunk.

1981

13 fĂ©vrier : crĂ©ation de AĂŻs pour baryton amplifiĂ©, percussions et orchestre par Spyros Sakkas, Sylvio Gualda et l’Orchestre de la Radio Bavaroise dirigĂ© par Michel Tabachnik, Ă  la Herkulessaal de Munich qui avait dĂ©jĂ  vu la crĂ©ation de Pithoprakta.

30 mars : création, à Paris, de Embellie par GeneviÚve Redon-MacLaughlin.

30 avril- 3 mai : Xenakis participe au CongrĂšs International de Psychanalyse de New York organisĂ© par le Mouvement Freudien International sur le thĂšme « Sexe et langage Â».

mai : est invité à un débat à trois organisé par Dominique Ponneau au Louvre; les deux autres intervenants sont Rolf Liebermann et Ricardo Bofill.

Alain de Chambure, “Xenakis : n+1 ou la dimension supplĂ©mentaire”, Regards sur Iannis Xenakis, p. 357« celui pour qui l’avenir Ă©tait le plus chargĂ© d’espoir, c’était une fois encore Xenakis (
) sans cesse visionnaire, il pose avant tout le problĂšme de l’homme crĂ©ateur qui se doit d’utiliser tous les outils du monde actuel. Â»

aoĂ»t : crĂ©ation de Mists, troisiĂšme Ɠuvre de Xenakis pour piano solo, par Roger Woodward, au Festival International d’Edinbourg.

6 septembre : crĂ©ation de Serment-Orkos Ă  AthĂšnes par le ChƓur de la Radio grecque.

22 novembre : crĂ©ation de KomboĂŻ aux « Rencontres Internationales de Musique Contemporaine Â» de Metz par Elizabeth Chojnacka et Sylvio Gualda.

ConfĂ©rence Ă  l’École Normale SupĂ©rieure de la rue d’Ulm, dans le cadre du sĂ©minaire de philosophie et mathĂ©matique, sur le sujet : « Intuition, thĂ©orie, rĂ©alisation en musique Â».

NommĂ© officier de l’ordre des Arts et Lettres.

1982

26 mars : crĂ©ation de NekuĂŻa Ă  Cologne par le chƓur et l’orchestre de la Radio de Cologne dirigĂ©s par Michel Tabachnik.

23 avril : A Paris, crĂ©ation Ă  Radio France de Pour la Paix, Ă©crit sur des textes pris dans Ecoute et Les morts pleureront, deuxiĂšme version pour quatre rĂ©citants, chƓur mixte et bande stĂ©rĂ©o, avec Danielle Delorme, Françoise Xenakis, Philippe Bardy, Maxence Mailfort et le Choeur de Radio-France dirigĂ© par Michel Tranchant.

18 octobre : création de Pour Maurice au Festival Europalia de Bruxelles par Spyros Sakkas et Claude Helffer.

NommĂ© chevalier de la LĂ©gion d’Honneur.

1983

3 fĂ©vrier : crĂ©ation de Shaar (la Porte) pour grand orchestre Ă  cordes, par l’Orchestre symphonique de JĂ©rusalem sous la direction de Pablo Izquierdo, lors de l’ouverture au MusĂ©e de Tel Aviv du festival israĂ©lien de musique contemporaine « Testimonium VI Â».

deuxiĂšme quinzaine de mai : Participation du CEMAMu, avec l’UPIC aux rencontres « Musique et ordinateur Â» au Centre de rencontres culturelles et scientifiques d’Orsay qui rĂ©unit des institutions telles que l’École Polytechnique, HEC, SupĂ©lec, l’INRA.

21 juin : création simultanée dans plusieurs villes de la région Nord-Pas-de-Calais de Chant des Soleils.

15 juillet : création de Khal Perr par le Quintette Arban et Alsace Percussions aux Hospices de Beaune.

2 dĂ©cembre : crĂ©ation de Pour les baleines par l’Orchestre Colonne dirigĂ© par Diego Masson, aux Semaines Musicales d’OrlĂ©ans.

Élu membre de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts de Berlin.

1984

14 février : création à Londres de Thalleïn par le London Sinfonietta dirigé par Elgar Howarth.

avril : Xenakis présente en collaboration avec Jean-Louis Véret un projet au concours architectural organisé en vue de la réalisation de la Cité de la Musique au Parc de la Villette :

CitĂ© de la musique Parc de la Villette – Rapport de prĂ©sentation, p. 2 et 4« Le nouveau Conservatoire National de Musique (N. C. N. M.)
Il est composĂ© de deux entitĂ©s (a) et (b) distinctes formant une plastique dans l’espace qui se creuse Ă  l’accĂšs le plus au Sud (
) et qui rebondit vers le ciel en une tulipe inversĂ©e faite de paraboloĂŻdes hyperboliques en bĂ©ton armĂ©. (
)

La salle de concerts â€˜Ă©crin des sons’.
Acoustique
La Salle au sol a une forme de patatoĂŻde pour annuler les zones de concentration ou d’ombre des sons. Elle est toute en courbe avec un rayon de courbure constamment et uniformĂ©ment variable, ce qui doit donner une rĂ©verbĂ©ration riche, sans favoriser les registres spectraux particuliers.
Pour que cette propriĂ©tĂ© soit portĂ©e dans la troisiĂšme dimension, une torsion de onze degrĂ©s environ est appliquĂ©e au patatoĂŻde de base (
) ce qui donne Ă  la fois un mĂ©lange remarquable des longueurs d’ondes sans effet prĂ©fĂ©rentiel et un effet de mouvement architectural, car il ne faut pas oublier que dans une salle-Ă©crin l’effet de la plastique architecturale intĂ©rieure peut-ĂȘtre soit une caresse pour le son soit une agression. (
)
Le sol de cette salle est constituĂ© de cubes d’un mĂštre de cĂŽtĂ© afin (
) d’obtenir n’importe quel relief avec des dĂ©nivellations par exemple de six mĂštres. Â»

Le projet sera sélectionné avec cinq autres mais finalement pas retenu.

16 avril : CrĂ©ation de Lichens par l’Orchestre Philharmonique de LiĂšge dirigĂ© par Pierre BartholomĂ©e.

2 mai 1984 : Xenakis est reçu Ă  l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts au siĂšge de Georges Auric. Olivier Messiaen est l’auteur du discours de rĂ©ception.

20 mai : création de Naama au Luxembourg par Elizabeth Chojnacka.

septembre-dĂ©cembre : Ă  Paris, le Festival d’automne – qui a dĂ©cidĂ© de programmer largement Xenakis pendant les trois annĂ©es Ă  venir – fait une part importante aux compositions de Xenakis : toutes les Ɠuvres pour et avec piano y sont donnĂ©es, ainsi que des piĂšces rĂ©centes pour orchestre, telles que AĂŻs, NekuĂŻa ou KomboĂŻ et des Ɠuvres chorales : À Colone, Medea Senecae


1985

30 juin : crĂ©ation au Festival d’Angers de Nyuyo (Soleil couchant) pour shakuhashi, sangen et deux kotos par l’ensemble Yonin-No-KaĂŻ de Tokyo.

24 juillet : crĂ©ation Ă  Strasbourg de Idmen A et B par le ChƓur Antifona de Cluj et les Percussions de Strasbourg, dans le cadre du festival « Europa cantat Â».

juillet : Centre Acanthes consacrĂ© Ă  Xenakis et se dĂ©roulant successivement Ă  Villeneuve-lĂšs-Avignon, Salzbourg (AcadĂ©mie d’étĂ© du Mozarteum) et Delphes, Ă  l’occasion de l’AnnĂ©e EuropĂ©enne de la Musique.

15 septembre : CrĂ©ation de Alax Ă  Cologne par l’Ensemble Modern de Francfort, l’Ensemble Köln et le Gruppe fĂŒr Neue Musik Hanns Eisler de Leipzig, sous la direction de Ernest Bour.

1986

26 janvier : crĂ©ation Ă  Paris, au Théùtre de la Ville, de Jalons par l’Ensemble Intercontemporain commanditaire de l’Ɠuvre pour son dixiĂšme anniversaire, et par Pierre Boulez.

Fondation des Ateliers Upic, dont la vocation est essentiellement de former et d’aider des compositeurs travaillant sur le systùme Upic.

Festival Nieuwe Muziek (19 juin-6 juillet) de De Kloveniersdoelen aux Pays-Bas (Middleburg) : Xenakis participe à une master-class organisée par Morton Feldman et lors de laquelle a lieu un entretien entre les deux compositeurs :

“A conversation on music – Morton Feldman and Iannis Xenakis”, Res n°15, mars 1988, p. 178« Morton Feldman : – When I listen to your music (
) I never think of it as a metaphor of drama. I’m enthralled with the sound of it. I’m envolved with its dynamic thrust, I’m involved with its involvement. In other words, I become you when I listen to Xenakis. Â»

4 juillet : crĂ©ation de A l’üle de GorĂ©e par Elizabeth Chojnacka et l’Ensemble de Middleburg, dirigĂ© par Huub Kerstens.

19 septembre : création de Keren par Benny Sluchin au Festival Musica de Strasbourg.

13 novembre : création, au Lincoln Center, de Keqrops par Roger Woodward et le New York Philharmonic placé sous la direction de Zubin Mehta.

15 dĂ©cembre : A Paris, crĂ©ation de Akea au Festival d’Automne par le Quatuor Arditti et Claude Helffer.

1987

26 janvier : crĂ©ation au Théùtre de la Ville, de Jalons, commande de l’Ensemble Intercontemporain pour son dixiĂšme anniversaire.

13 juillet : crĂ©ation aux ArĂšnes d’Arles de Taurhiphanie, dans le cadre du Festival de Radio-France Ă  Montpellier.

2 aoĂ»t : crĂ©ation de À r. (Hommage Ă  Ravel) par Hakon Austbö au Festival International de Radio France et de Montpellier.

21 aoĂ»t : nouvelle version de la Suite de l’Orestie de 1967 Ă  laquelle est ajoutĂ©e Kassandra pour baryton et percussions, mise en scĂšne par Iannis Kokkos au festival « Orestiadi de Gibellina Â». Le site de la reprĂ©sentation est l’ancien village de Gibellina, dĂ©truit par un tremblement de terre et partiellement rasĂ© ; les villageois participent aux choeurs.
L’Ɠuvre est reprise dans une autre mise en scùne au Festival Musica de Strasbourg à l’automne.

17 septembre : Ă  Paris, crĂ©ation de TracĂ©es par l’Orchestre National de Lille dirigĂ© par Jean-Claude Casadesus.

24 octobre : crĂ©ation de Horos par l’Orchestre philharmonique du Japon dirigĂ© par Hiroyuki Iwaki, Ă  Tokyo, pour l’inauguration du Suntory Hall.

17 novembre : création de XAS pour quatuor de saxophones par le Quatuor Rascher.

1988

3 mai : crĂ©ation de Ata Ă  Lisbonne dans le cadre du festival Gulbenkian par l’Orchestre symphonique du SĂŒdwestfunk, dirigĂ© par Michael Gielen. La crĂ©ation allemande a lieu en octobre au festival de Donaueschingen.

6 mai : création à Londres de Waarg par le London Sinfonietta dirigé par Elgar Howarth.

1er juillet : crĂ©ation de Rebonds par Sylvio Gualda Ă  la Villa MĂ©dicis, dans le cadre du Festival « Roma Europa Â».

juillet : participe au colloque « RedĂ©couvrir le temps Â» de l’UniversitĂ© de Bruxelles; son texte fait la synthĂšse de ses idĂ©es sur le temps :

« Sur le temps Â», Revue de l’UniversitĂ© de Bruxelles, p. 200« Nous voyons Ă  quel point le temps baigne la musique de partout. Le temps sous forme de flux impalpable ou le temps dans sa forme gelĂ©e, hors temps, rendue possible grĂące Ă  la mĂ©moire. Le temps est le tableau noir sur lequel s’inscrivent les phĂ©nomĂšnes et leurs relations hors temps de l’univers oĂč nous vivons. Relations veut dire structures, architectures, rĂšgles. Or, peut-on imaginer une rĂšgle sans rĂ©pĂ©tition ? Non, certainement pas. D’ailleurs, un Ă©vĂ©nement unique dans une Ă©ternitĂ© absolue de temps et de l’espace n’aurait pas de sens. Et pourtant, chaque Ă©vĂ©nement, comme chaque individu sur terre est unique. Mais cette unicitĂ© est l’équivalent de la mort qui le guette Ă  chaque pas Ă  chaque instant. Or, la rĂ©pĂ©tition d’un Ă©vĂ©nement, sa reproduction aussi fidĂšle que possible correspond Ă  cette lutte contre la disparition, contre le nĂ©ant. Comme si tout l’univers luttait dĂ©sespĂ©rĂ©ment pour se cramponner Ă  l’existence, Ă  l’étant, par son propres renouvellement inlassable Ă  chaqueinstant, Ă  chaque mort. Union de ParmĂ©nide et d’HĂ©raclite. (
) Le changement, car il n’y a pas de repos, le couple mort et naissance mĂšnent l’univers, par la duplication, la copie plus ou moins conforme. Le plus ou moins fait la diffĂ©rence entre un Univers cyclique pendulaire dĂ©terminĂ© strictement et un Univers non dĂ©terminĂ© absolument imprĂ©visible. Â»

19 – 24 septembre : festival « Settembre Musica Â» de Turin, consacrĂ© Ă  Xenakis.A cette occasion, publication sous la direction d’Enzo Restagno d’un livre contenant un long entretien avec le compositeur et d’articles portant sur ses Ɠuvres (Xenakis, E. Restagno (ed.), Turin, EDT/Musica, 1988, 315 p.).

1989

janvier : Patrick Fleury consacre quatre Ă©missions hebdomadaires Ă  Xenakis : « DĂ©terminisme et libre-arbitre Â», « Masses et rarĂ©faction Â», « Rationalisme et intuition Â», « Temps et hors-temps Â».

1er avril : crĂ©ation de Voyage absolu des Unari vers AndromĂšde, rĂ©alisĂ© au CEMAMu, au Temple Kamejama Honyokuji d’Osaka, dans le cadre de l’Exposition Internationale des Cerfs-Volants.

26 avril : crĂ©ation de Échange Ă  Amsterdam par Harry Sparnaay et l’Asko Ensemble dirigĂ© par David Porcelijn.

18 mai : crĂ©ation de Epicycle par Rohan de Saram et l’Ensemble Spectrum dirigĂ© par Guy Protheroe, dans le cadre du “Greek Festival” de Londres.

17 septembre : crĂ©ation de Oophaa au Festival d’Automne de Varsovie par Elizabeth Chojnacka et Sylvio Gualda.

20 octobre : crĂ©ation Ă  Paris de Okho Ă  l’OpĂ©ra-Comique par le Trio Le Cercle dans le cadre du Festival d’Automne.

Docteur honoris causa de l’UniversitĂ© d’Édimbourg. Membre Ă©tranger de l’AcadĂ©mie Royale de SuĂšde.

1990

avril : Xenakis est « Distinguished Resident Â» Ă  l’UniversitĂ© de Californie Ă  San Diego. Dix-neuf de ses Ɠuvres sont donnĂ©es en concert par les Ă©tudiants.

27 avril : crĂ©ation de Tetora par le Quatuor Arditti au Festival « Wittener Tage fĂŒr Neue Musik Â».

24 juin : création à Londres, au Festival Almeïda, de Knephas par le New London Chamber Choir dirigé par Jammes Wood.

9 octobre : crĂ©ation de Tuorakemsu Ă  Tokyo par l’Orchestre symphonique Shinsei, dirigĂ© par Hiroyuki Iwaki, pour le soixantiĂšme anniversaire de Toru Takemitsu.

7 dĂ©cembre : crĂ©ation de Kyania Ă  Montpellier par l’Orchestre Philharmonique de Montpellier dirigĂ© par ZoltĂĄn PeskĂł.

NommĂ© Professeur Ă©mĂ©rite de l’UniversitĂ© Paris-I-Sorbonne.

1991

Xenakis met au point le programme informatique GENDY, qui permet d’introduire, dans le processus de synthĂšse sonore, un algorithme stochastique appelĂ© « synthĂšse dynamique stochastique Â».

6 octobre : crĂ©ation de Dox-Orkh par Irvine Arditti et l’Orchestre Symphonique de la BBC dirigĂ© par Arturo Tamayo au Festival Musica de Strasbourg.

17 novembre : crĂ©ation de Gendy3, aux « Rencontres Internationales de Musique Contemporaine Â» de Metz.

Xenakis est Ă©levĂ© au grade d’officier de la LĂ©gion d’Honneur et de commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres.

1992

24 mars : crĂ©ation de RoĂĄĂŻ Ă  Berlin par l’Orchestre Radio Symphonique dirigĂ© par Olaf Henzold, pour le JubilĂ©e des quarante ans de l’Association EuropĂ©enne des Festivals de Musique.

mai : crĂ©ation de KrinoĂŻdi, dĂ©diĂ© Ă  Enzo Restagno, Ă  Parme par l’Orchestre symphonique d’Emilie-Romagne dirigĂ© par Ramon Encinar.

3 mai : crĂ©ation de La DĂ©esse AthĂ©na Ă  AthĂšnes par Spyros Sakkas et l’Orchestre de la RadiotĂ©lĂ©vision d’AthĂšnes dirigĂ© par Michel Tabachnik. Cette piĂšce s’insert dans Oresteia, juste avant le vers 894 des EumĂ©nides.

5 dĂ©cembre : crĂ©ation par la MaĂźtrise de Radio-France dirigĂ©e par Denis Dupays de Pu wijnuej we fyp, dĂ©diĂ© Ă  Claude Samuel, sur le texte du Dormeur du val d’Arthur Rimbaud, transformĂ© selon une application bi-univoque de l’alphabet sur lui-mĂȘme.

14 dĂ©cembre : crĂ©ation de Paille in the wind par Jacopo Scalfi et Roger Woodward Ă  la Scala de Milan.

1993

26 mars : crĂ©ation de Troorkh, concerto pour trombone et orchestre, par Chrinstian Lindberg et l’Orchestre de la Radio SuĂ©doise dirigĂ© par Esa-Pekka Salonen.

23 juillet : crĂ©ation de MosaĂŻques Ă  Marseille, par l’Orchestre des Jeunes de la MĂ©diterranĂ©e, dirigĂ© par Michel Tabachnik.

1er septembre : crĂ©ation, au Queen Elizabeth Hall de Londres, des Bacchantes d’Euripide par Joe Dixon, baryton et le Premiere Ensemble de l’Opera Factory dirigĂ© par Nicholas Kork. L’Ɠuvre sera redonnĂ©e neuf fois les jours suivants.

2-4 octobre : trois concerts sont entiĂšrement consacrĂ©s Ă  Xenakis aux « Dresdner Tage der zeitgenössischen Musik Â»  : y sont, entre autres, donnĂ©es les Ɠuvres pour et avec clavecin, ainsi que des Ɠuvres Ă©lectro-acoustiques.

11 octobre : le Polytope de Cluny est donnĂ© au Festival Ultima de Oslo. Jean-Claude Risset assure la rĂ©gie sonore.

28 octobre : JournĂ©e Xenakis organisĂ©e Ă  l’UniversitĂ© de SĂ©oul par Yuji Takahashi.

9-13 novembre : À Paris, au Festival d’Automne, spectacle de la Compagnie de ballet de Charleroi, chorĂ©graphiĂ© par Lucinda Childs sur Naama, Oopha et Psappha jouĂ©s par Elizabeth Chojnacka et Sylvio Gualda. Ce spectacle partira ensuite en tournĂ©e : NĂźmes, Cannes, Grenoble, Amsterdam.

1994

5 avril : crĂ©ation de Zyia au Festival de Musique Contemporaine d’Evreux par Dominique Gaucet, CĂ©cile Daroux, Dimitri Vassiliakis, le choeur d’hommes des Jeunes Solistes dirigĂ© par Rachid Safir.

24 avril : crĂ©ation de PlektĂł par l’Ensemble Köln dirigĂ© par Robert Platz aux Wittener Tage fĂŒr Neue Kammermusik.

9 juin : crĂ©ation de DĂ€mmerschein Ă  Lisbonne par l’Orchestre de la Radio de Cologne dirigĂ© par ZoltĂĄn PeskĂł. Les premiĂšres allemande et belge de cette Ɠuvre ont lieu dans les jours qui suivent.

16 septembre : crĂ©ation de Sea Nymphs Ă  Londres par les BBC Singers, dirigĂ©s par Simon Joly.

21 septembre : crĂ©ation Ă  Varsovie de Mnamas Chapin Witoldi Lutoslavskiemu par l’Orchestre de chambre de Cracovie dirigĂ© par Wojciech Michniewski.

2 dĂ©cembre : crĂ©ation de S. 709 Ă  Paris, dans le cadre des « JournĂ©es UPIC Â» Ă  Radio-France.

17 dĂ©cembre : crĂ©ation de Ergma Ă  La Haye par le Quatuor Mondrian.

1995

4 fĂ©vrier : au Festival « PrĂ©sences Â» de Radio-France, crĂ©ation de la nouvelle version de Dmaathen (version de CĂ©cile Daroux pour flĂ»te en si bĂ©mol et percussion amplifiĂ©es) par CĂ©cile Daroux et Claire Talibart et premiĂšre française de DĂ€mmerschein  par l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigĂ© par Elgar Howarth.

16 novembre : crĂ©ation, Ă  la Herkulessaal de Munich, de Voile par le MĂŒnchner Kammerorchester dirigĂ© par Christoph Poppen.

Xenakis est nommĂ© chevalier de la LĂ©gion grecque du PhĂ©nix et commandeur dans l’Ordre National du MĂ©rite.

1996

1er mars : crĂ©ation de KoĂŻranoĂŻ Ă  Hambourg par l’Orchestre Symphonique de la Norddeutscher Rundfunk dirigĂ© par ZoltĂĄn PeskĂł.

10 avril : crĂ©ation Ă  Birmingham de Zythos, pour trombone et six percussionistes par Christian Lindberg et l’Ensemble Kroumata.

10 juin : crĂ©ation Ă  Amsterdam de KuĂŻlenn pour neuf instruments Ă  vent par le Nederlands Blazers Ensemble, dans le cadre du Festival de Hollande.

9 aoĂ»t : Ă  New York, crĂ©ation de Hunem-Iduhey par Edna Michell et Ole Akahoshi dans le cadre du « Lincoln Center Festival of Arts Â».

4 octobre : crĂ©ation de Ittidra pour sextuor Ă  cordes, par le Quatuor Arditti, Thomas Kakuska et Valentin Erben Ă  Francfort-sur-le-Main.

20 octobre : crĂ©ation de Ioolkos par l’Orchestre symphonique du SĂŒdwestfunk dirigĂ© par KwamĂ© Ryan au Festival de Donaueschingen

12 novembre : crĂ©ation de KaĂŻ par l’Ensemble Oh Ton dirigĂ© par David Coleman, Ă  Oldenburg.

6 dĂ©cembre : Ă  Cologne, crĂ©ation de Roscobeck par Rohan de Saram et Stefano Scodanibbio Ă  la Westdeutscher Rundfunk dans le cadre du Festival « Musik der Zeit Â».

1997

23 juillet : crĂ©ation de Sea-Change au Royal Albert Hall de Londres par l’Orchestre symphonique de la BBC dirigĂ© par Andrew Davies.

11 novembre : reçoit au Japon le Prix Kyoto.

30 novembre : crĂ©ation de O-Mega, sa derniĂšre Ɠuvre, Ă  Huddersfield par Evelyne Glennie (percussion solo) et le London Sinfonietta dirigĂ© par Markus Stenz.

1998

janvier-fĂ©vrier  : de nombreuses Ɠuvres de Xenakis sont interprĂ©tĂ©es au festival PrĂ©sences de Radio-France.

Son état de santé contraint Iannis Xenakis à cesser de composer.

1999

Mai : laurĂ©at avec Stevie Wonder du Prix Polar Music. MĂąkhi le reprĂ©sente Ă  Stockholm lors de la cĂ©rĂ©monie de remise.

2000

Mai : JournĂ©es « Musique et MathĂ©matiques Â» Ă  la fondation Calouste Gulbenkian Ă  Lisbonne. Plus de vingt Ɠuvres pour orchestre de Xenakis sont exĂ©cutĂ©es.

15 dĂ©cembre : crĂ©ation Ă  Munich par Charles Zacharie Bornstein de Procession aux Eaux claires et du Sacrifice, prĂ©sentĂ©s, avec Metastasis comme le cycle complet des Anastenaria.

2001

4 fĂ©vrier : Iannis Xenakis s’éteint Ă  cinq heures du matin.

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