Pourquoi aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement du 6 juin, les journalistes de la plupart des médias n’arrêtaient pas d’insister sur l’absence de la Russie, montrant presque un soupçon de regret ?
La glorification du rôle de l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale est inscrite dans la Constitution russe depuis 2020, mais pas chez nous. Alors pourquoi nous la faisons et surtout depuis si longtemps ? Il n’est pas question de nier le martyre et le sacrifice vécu par de très nombreux russes, mais nous devons faire attention de ne pas tomber dans le piège de la propagande communiste et russe.
Pourquoi la Russie n’avait-elle pas sa place hier sur les plages du débarquement ?
Les raisons sont multiples, en dehors évidemment de la guerre d’Ukraine déclenché par Poutine.
1.
Pour commencer, nous ne devons pas oublier que la Russie est co-responsable avec Hitler du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale (Pacte Ribentrop-Molotof).
2.
En chiffres absolus, effectivement c’est l’Union soviétique qui a subi les pertes humaines les plus importantes : plus de 20 millions de morts. Mais cela correspond en grande partie à l’incompétence et au sadisme de Staline qui traitait ses soldats comme de la chair à canons. Ce n’était pas mieux après la guerre avec quelque 2,5 millions d’invalides qui faute de prise en charge, ont été souvent réduits à la mendicité. En 1948, les autorités soviétiques ont planifié leur mise à l’écart, les enfermant contre leur volonté dans des monastères désaffectés et convertis en « sanatorium » avec d’autres mendiants et marginaux, indignes de la glorieuse Russie soviétique.
3.
Le 9 mai de chaque année, la propagande de la Russie falsifie l’histoire faisant de tous les morts soviétiques de la Deuxième Guerre mondiale des « Russes », et passant sous silence les sacrifices, souvent plus importants, des autres nations. En effet, le pourcentage de Russes morts (12,7%) est inférieur au pourcentage moyen de toute l’Union soviétique (13,7%). Le pourcentage des de pertes humaines Ukrainiens est plus élevé (16,3%) ce qui la place en deuxième position après la Biélourus (25,3%). Poutine ayant décrété qu’il n’y a pas de nation ukrainienne, ne peut pas admettre qu’il y a eu des millions d’Ukrainiens morts en combattant le Troisième Reich. Un autre peuple de l’URSS, les Iakoutes, a perdu pendant cette guerre 61% de ses hommes !
4.
Quelques jours après l’attaque de l’Allemagne contre l’URSS le 22 juin 1941 (Plan Barbarossa), le Président Roosevelt a libéré les avoirs russes gelés dans les banques américaines. Cela signifie aussi que l’interdiction d’envoi des armements à destination des pays totalitaires ne concerne plus l’Union Soviétique. L’aide américaine donnée à l’URSS entre 1941 à 1945 s’élève à plus de 11 milliards de dollars américains de l’époque (170 milliards de dollars actuels). En réalité, Staline n’aurait pas pu habiller son armée, la transporter ni l’équiper sans la livraison par
les américains
de 115 millions de mètres de tissu, de 14,5 millions de paires de chaussures, sans 1 million de tonnes de produits céréaliers et plus de 2 milliards de boites de corned-beef, sans 2 000 locomotives et 11 000 wagons … etc. Ainsi, pour assurer la sécurité des frontières Nord, et notamment la sécurité de Mourmansk, principal port d’approvisionnement durant la guerre, les Américains ont mis à la disposition exclusive de Staline 735 navires de guerre ! La fameuse bataille de Stalingrad (du 11 juillet 1942 au 2 février 1943) n’aurait pas pu constituer un tournant dans la guerre sans la possibilité de déplacer en direction de Stalingrad de 10 divisions russes en « Ford », « Dodge » et « Studebakers » américains, et cela en une seule nuit. Et enfin, rien qu’en 1945 pour réaliser son avancée en Europe centrale, l’Armée soviétique a obtenu 12 000 avions américains, 13 000 véhicules de combat dont 6 000 chars et 409 000 camions et autres véhicules de transport rapide. Pendant toute la guerre les soviétiques ont reçu 18 000 avions de tout type, 12 000 chars 375 000 camions et 50 000 voitures tout terrain Willis. Ce n’est pas tout. Pour permettre de produire les armes en Russie, les américains ont donné 142 000 tonnes d’acier de haute qualité. Ainsi, l’envoi de matières premières (acier, nickel, molybdène…) a permis à l’URSS de produire 45 000 chars ! Pendant la conférence de Teheran, Staline a reconnu que sans aide américaine dans le cadre du programme « Lend-Lease », l’URSS aurai perdu la guerre contre les allemands. Merci « Uncle Sam » !
Pour terminer, l’URSS n’a jamais été notre allié. Nous avions seulement le même adversaire. Regardez les signatures de la capitulation du 3e Reich :
Signé à Reims France à 2 heures 41, le 7 mai 1945. Au nom du Haut Commandement allemand. Signature du général Jodl. En présence de : - Au nom du Commandant Suprême des Forces Expéditionnaires Alliées : Signature du général Bedell-Smith. - Au nom du Haut Commandement Soviétique, Signature du général Sousloparov. - Général, Armée française (Témoin) Signature du général Sevez.
Encore une chose : il était dit durant la commémoration du « D-Day », et cela à plusieurs reprises, que Staline avait demandé aux alliées une ouverture rapide du front Ouest. Cependant, quand le 1er août 1944 éclate l’Insurrection de Varsovie, au lieu d’aider les insurgés qui étaient sur le point de libérer Varsovie, Staline arrête l’Armée rouge du côté oriental de la Vistule. Il entra à Varsovie seulement au mois de janvier 1945, après que les allemands aient totalement détruit la ville et vidé de sa population. En faisant cela, Staline retarde de plusieurs moins la fin de la guerre ! De ce fait, les Américains doivent ralentir leur marche, car la prise de Berlin devait être laissée aux Soviétiques. Les limites des zones d’occupation de l’Allemagne ont été définies lors de la conférence de Yalta au début février 1945.
Jacek Rewerski
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