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Photo du rédacteurMario Salis

LES MÉDIAS FRANÇAIS (EXTRÊMEMENT) DROITS DANS LEURS BOTTES

LES MÉDIAS FRANÇAIS (EXTRÊMEMENT) DROITS DANS LEURS BOTTES - Ne leur dites surtout pas qu’ils ont une responsabilité dans la montée des extrêmes, ils vous riront au nez. Ne leur demandez pas de s’interroger sur leurs pratiques journalistiques, ils vous diront qu’ils n'en ont pas besoin. Ne pointez pas leurs multiples errances déontologiques, ils vous enverront promener. Bienvenue dans le monde magique des grands médias français...


UNE POLARISATION À VITESSE GRAND V

Jamais la polarisation des médias n’aura semblé aussi forte qu’aujourd’hui. Le Figaro glisse progressivement vers l’extrême droite tout en se persuadant du contraire ; les équipes du numérique font la promotion du candidat Bardella depuis des mois et les éditos du rédacteur en chef Brézet, sur Europe 1, fleurent bon l’odeur de Marine. L’armada Bolloré, quant à elle, met sa puissance médiatique (Cnews, C8, JDD, Europe 1) au service du RN ; le grand patron a lui-même préparé le ralliement du traitre des LR au vaisseau amiral (cf. article du Monde « Comment Eric Ciotti a orchestré avec Vincent Bolloré l’annonce de son ralliement au RN »).

De l’autre côté du prisme médiatique (France Inter, Le Monde, Libération, Télérama, Le nouvel Obs), la stratégie éditoriale n’a guère évolué avec un déchainement d’agressivité envers « la macronie » et un appui sans nuance au « Front populaire ». Ainsi, des émissions entières de France Inter servent de défouloir à des experts militants de gauche (mais est-il encore nécessaire de préciser qu’ils sont de gauche ?) et aux journalistes du service politique de la station publique. Dans le même temps, les critiques formulées à l’encontre du Nouveau Front populaire se trouvent censurées (cf. ITW de Mme Portelli et de Mr Attal le 13 juin 2024).


De l’idéologue Thomas Legrand (Libération / France Inter) au polémiste Pascal Praud (Cnews / Europe 1) ; des fines plumes du service politique du Monde (Claire Gatinois , Solenn de Royer et consorts) aux Informés du soir (France Info), une même unanimité pour considérer que « la macronie » est en fin de vie et que le bloc central vit ses derniers jours. Un immense soulagement pour ces rédactions qui ont toujours honni le chef de l’État et rêvent de retrouver le bon vieux clivage gauche-droite (sauf que celui qui se dessine est plutôt constitué des gauches radicales et de l’extrême droite).

LES SEIGNEURS DU POPULISME


Nous documentons depuis 16 mois les dérives populistes dont se rend coupable l’immense majorité des médias français : biais de négativité quasi-permanents, catastrophisme, prime à l’émotion, outrance et polémiques stériles, détestation viscérale du « pouvoir en place » et des dirigeants (politiques, économiques), mépris envers les institutions en général et l’Union européenne en particulier, hystérisation des problématiques de pouvoir d’achat (avec une désinformation massive de l’opinion publique sur ces sujets)...Etc.


On aurait pu imaginer, après des élections européennes où les extrêmes ont atteint les 50% (record absolu), que nos désinformateurs nationaux s’interrogeraient sur leur responsabilité dans ce désastre démocratique. Mais c’était sans compter sur la capacité de cette caste toute puissante à s’auto-amnistier, à accuser les autres. Combien de médias ont réellement informé les Français sur les nouveaux rapports de force au sein du parlement européen ? Le soir de l’élection, TF1 n’en a pas dit un mot tandis que France 2 commençait à en parler après 2h30 de retransmission (une fois les audiences réduites à portion congrue). Même chose les jours suivants, les résultats des autres pays européens se trouvaient largement passés sous silence ! Une désinformation massive dans la droite ligne de ce qui est à l'oeuvre dans le pays ces dernières années (où nous sommes devenus le peuple le plus mal informé sur l'Union européenne, cf. Eurobaromètre 2024).


PAS LE DÉBUT D’UNE REMISE EN CAUSE


En même temps, on peut comprendre ces rédactions. Se poser des questions sur leur éthique les obligeraient à reconnaitre que leurs lignes éditoriales nourrissent, depuis des mois et des années, les discours des partis populistes. L’explosion des micro-trottoirs, le misérabilisme, l’obsession malsaine pour les faits divers, le soutien implicite aux mouvements revendicatifs (des gilets jaunes à la réforme des retraites en passant par la crise des agriculteurs). Il est bien difficile de reconnaitre que l’on attise la colère des Français plutôt que de les informer de façon neutre ; il est compliqué de leur expliquer que la réalité du pays (sociale, économique, sécuritaire) ne correspond à la façon dont elle est montrée ; pas simple d’admettre que l’on a biaisé des faits, à des fins idéologiques, pour tenter d’imposer l’image une France misérable, mal gérée, en souffrance extrême.

Nos cadors de l’information préfèrent donc poursuivre leur chemin comme si de rien n’était, droits dans leurs bottes. Ils continuent ainsi d’accabler les gouvernants, de vociférer sur la Vème République défaillante, de dénoncer des institutions jamais à la hauteur. Ne doutons pas que ces mêmes rédactions sauront, sous l’aimable pression d’une extrême droite au pouvoir, renvoyer une image autrement plus valorisante du pays au cours des prochaines années.


MEDIAS CITOYENS 16 - 06 - 2024

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